Coca, evo-lution et propagande

Autant le maté était l’institution en Argentine, autant ici, c’est la feuille de coca. Oui, celle qu’on utilise pour faire de la cocaïne… La culture et la consommation des feuilles sont parfaitement légales en Bolivie. Evo Morales, le président bolivien, a repris à son compte le slogan « coca si, cocaïne no ».

Tous les gens qui travaillent dehors prennent de la coca: On met 10 à 15 feuilles dans la bouche, on les cale dans un coin, ce qui vous fait une joue de castor, et on laisse la salive drainer les vertus énergisantes, coupe faim, coupe froid et coupe douleur, pendant des heures. Combien d’ouvriers, d’agriculteurs, de militaires, d’artisans… avons nous croisé avec cette boule caractéristique derrière la joue !

Le problème de la coca c’est que :

  1. on ne comprend pas la moitié de ce que vous dites, parce que vous n’avez plus de place pour articuler
  2. ça pourri les dents, qui deviennent noires et qui tombent
  3. à trop forte dose, ça tape ; on en a vu beaucoup abrutis de coca, les yeux rougis et le cerveau au ralenti.

Du coup, nous qui nous étions dit qu’on essayerait (ça marche aussi contre les effets de l’altitude) pour faire les malins devant les copains, on a renoncé…

Evo, ancien cultivateur de coca

Evo Morales, le président bolivien est lui même un ancien cultivateur de coca, issu d’une des ethnies indigènes qui peuplent les campagnes boliviennes. Cette double origine, cultivateur et indigène, a grandement joué en sa faveur lors de l’élection présidentielle de 2005.

T-shirt politique bolivien

Depuis, il mène une politique radicalement sociale : école gratuite, développement du réseau d’eau potable, création d’un système de retraites, attribution de terres aux paysans indigènes… Ce qui lui vaut l’adoration de ces derniers. Dans les campagnes, comme le racontait Marie, les peintures pro-Evo sont légions. A La Paz, on trouve même des t-shirt titrés evo-lucion avec la tête de Morales.

La Bolivie change, c’est une évidence. Ramon, qui était déjà venu faire du cyclo-tourisme ici il y a deux ans, en témoigne. Plus de routes bitumées, plus de réseaux de télécommunication, des chantiers en cours partout…

Un modèle fasciste ?

Vue depuis la France, la politique « moralesque » est très progressiste. Vue de l’intérieur, elle est loin de faire l’unanimité. Evo Morales semble en vouloir à ceux qui ont de l’argent. Cet avocat de Sucre, ces commerçants de Cochabamba, ce consultant en écologie de La Paz… Ils parlent très facilement de politique aux étrangers, et dénoncent une politique manichéenne.

Rodriguo, rencontré à l’entrée du salar de Uyuni, parle carrément de modèle fasciste : une politique simpliste et ultra-populiste, fondée sur le culte du leader.

Tag anti Evo Morales

Au moment où nous étions à Cochabamba, une affaire de terrorisme faisait la une des journaux : les membres d’un groupuscule accusé de vouloir assassiner Morales avaient été arrêtés. Et Morales accusait publiquement les leaders de l’opposition de les avoir recruté, autrement dit, d’être des terroristes !

Mais la presse ne semble pas marcher, on a lu beaucoup d’editos très critiques. Au moment de quitter La Paz, la dernière déclaration d’Evo faisait la une : « les journalistes sont des poules mouillées, je les considère comme une force d’opposition »…

Qu’il est compliqué, ce pays, avec son passé à rebondissements et sa diversité ethnique !

2 réflexions sur “Coca, evo-lution et propagande

  1. mais, Boris, tu as quand même utilisé les feuilles de coca dans ta « tisane », pendant que Marie grimpait son 6000 et que tu essayais de digérer tes saucisses, une photo en atteste. Alors???…

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