Ecoeurement

Note : ça fait un bout de temps que je n’ai pas écrit ici. L’envie me revient, mais c’est avec un petit billet politique agacé. Cela dit, vous n’êtes pas obligés de lire, et attendre les billets suivants. 😉


Le Figaro titre ce soir à propos de l’affaire Woerth « Pour l’Elysée, la vérité est rétablie »… Je n’aime pas ce journal, donc je ne suis pas objectif avec lui. Mais j’ai envie de dire « dormez, citoyens, le Figaro veille »…

Trève de mesquinneries, au-delà de la chronique quotidienne de tous les faits d’enquêtes (judiciaire ou médiatique) de « l’affaire Woerth », on voit bien que ni la classe politique, ni les éditorialistes qui défendent les acteurs de cette affaire, n’ont saisi l’étendue des dégâts.

Même si Eric Woerth est blanchit en justice. Même si tout cela finit par faire « pschitt », faute de preuves tangibles. La collusion entre les dirigeants politiques et les grands fortunes (le Premier Cercle), même si elle n’a rien d’illégal, est écœurante. Surtout aujourd’hui, face aux efforts que l’on nous demande.

Ces dégâts, on les devine à travers les commentaires des internautes, qu’on trouve aussi bien sur les sites de Libé, du Figaro ou du Monde. Des commentaires qui mentionnent des cartes d’électeurs déchirées. Le désarrois de tous ceux qui ont voté pour M. Sarkozy, en croyant en la rupture politique et à ses valeurs (le travail, la république irréprochable) !

Mais aussi le désarrois des électeurs de gauche, que l’on touche du doigt dans l’édito d’Eric Fotorino, Crise politique, crise de confiance :

La confiance n’existe plus. Certains diront qu’elle s’est fissurée dès le premier soir d’une victoire fêtée dans les fastes du Fouquet’s […]. Sarkozy meilleur ami des riches et des puissants. L’image s’est installée. […]

Si la confiance a déserté le pouvoir, elle n’a pas pour autant renforcé une opposition qui se montre d’ailleurs assez molle dans ses attaques. C’est que le danger est ailleurs. Dans l’expression par l’opinion d’un « tous pourris », dont peuvent mourir, si l’on n’y prend garde, les démocraties.

Je retourne donc sa question à M. Baroin : « est-ce que vous vous rendez compte du mal que vous faites à la démocratie ? »

M. Glavany a d’ailleurs très finement rétorqué : « le populisme ne se nourrit pas de certaines dénonciations, il se nourrit de certaines pratiques ».

6 réflexions sur “Ecoeurement

  1. En effet, tout cela est vraiment bien gerbant.
    L’UMP, qui tente de se défendre pathétiquement, soit en pointant du doigts d’anciennes affaires côté PS d’il y a plus de 20 ans (« Ouais, ben vous aussi, hein, vous faisiez pareil! ») sous l’ère Mitterrand, soit en accusant la presse de populisme et de calomnie, alors qu’elle ne roue que son strict rôle d’investigation au service d’un contre pouvoir. « Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt », comme on l’entendait ce matin.

    En tout cas, on imagine bien les intolérables pressions qu’à du subir l’ex-comptable des Bettencourt pour supprimer la mention de sarkozy dans ses déclarations. Elle a raison de se méfier, « un accident est si vite arrivé ».

    Moi je réitère les accusations de Royal… « le système sarkozy est corrompu », et jusqu’à l’os, même.

    Mais p*tain, on est où, là????

  2. Quand on voit les empaffes de bertrand, lefebvre et consorts allumer un contre feu et se debattre avec des arguments minables, je pense qu’il y aura du menage a faire, une fois le calme revenu. Et encore, je doute : quand un ministre est condamne pour injure raciale il reste au gouvernement, un autre se fait virer pour quelques cigares. Comme c est deux poids deux mesures, je me demande bien qui est le garant de nos institutions ? Qui va pouvoir apporter la serenite necessaire ? Qui va pouvoir eviter les pressions et les orientations de l’appareil judiciaire ? Notre cher president qui aime aller de l’avant ne va pas s’ennuyer pour diriger toute la bataille. A peine sorti de clearstream, des affaires gouvernementales, voici de quoi s’occuper pour l’ete, les priorites d’antan passent au second plan. Gros coup de bluff ce soir sur france deux avec le clown.

  3. Il faut reconnaître que c’était clairvoyant d’avoir supprimé la fonction de juge d’instruction…
    Désormais, les « affaires » seront soumises à la justice par l’intermédiaire du Parquet (c’est à dire du ministère de la Justice) et les concernés pourront être « blanchis » par des rapports émanant de l’administration (c’est à dire du ministère des Finances). Gageons que l’une comme l’autre ne trouveront pas grand-chose. Et enfin, la vérité sera rétablie.

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