Le désert, c’est un truc qu’on ne connaissait pas. Il nous a d’abord ouvert les bras : vent dans le dos, 110km en une journée jusqu’à San Juan ! Puis il nous a montré de quel bois il se chauffe : les immenses lignes droites sur lesquelles la route ondule, l’absence d’ombre. Et surtout le vent du nord, qui nous fait donc face… Entre Marrayes et Chucuma, on s’est battu toute la journée contre lui : sur 55km, pas un village, pas un point d’eau.
Ici, il n’y a de la vie que là oú il y a de l’eau, et chaque village est comme un oasis. On les repère d’ailleurs de loin, ces oasis, grâce à leur immense antenne radio. Parfois, quand les oasis sont trop éloignés, on se charge en eau et on bivouaque au milieu de rien.
Comme après San Blas, à 35km de toute habitation. La nuit, on entend tous les grattements, chouinements, murmures… de la faune du désert. Et le bruit des camions qui foncent à tombeau ouvert…
Finalement, arrivés à Belen, on retrouve les montagnes. Et on laisse derrière nous les cadavres de vaches et chevaux percutés par les voitures, qui pourrissent au soleil. Les vautours sont déçus, eux qui nous guettaient du coin de l’oeil en espérant qu’on finirait comme ça…
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* oui, c’est du Gotainer